Léonce et Léna raconte à la manière d'un conte de fées l'itinéraire grotesque
d'un prince et d'une princesse. Fuyant le mariage qu'on veut leur imposer, ils se
rencontrent par hasard et s'épousent malgré eux. Les deux personnages ne sont
pas seulement de doux rêveurs atteints par le mal du siècle : ils apparaissent
comme des parasites, les fantômes d'une société moribonde qui ne peut plus
être montrée que sous forme de comédie.
Longtemps considéré comme une oeuvre de circonstance, presque légère,
ce chef-d'oeuvre porte pourtant en lui l'ensemble des thèmes büchnériens grâce,
notamment, au croisement de la comédie onirique et d'une critique sociale
en filigrane.
Après Woyzeck et La Mort de Danton, la publication de Léonce et Léna
achève l'édition du théâtre de Büchner, grâce au travail de traduction et de
recherche mené par Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil. La pièce est accompagnée
d'un appareil critique mettant en évidence les nombreuses sources
littéraires dans lesquelles Büchner a puisé.