Jaboc cherche à retrouver sa mère - morte - en consignant quelques notes très brèves sur des carnets de deuil. D. comme deuil d'épine blanche et comme Denise.
La mère dans le souvenir comme dans la vie se tient le plus souvent face au littoral d'une ville normande portuaire. Le fils en aime la porosité calcaire. Tout remonte alors par la vertu de la craie et des marées et leurs façons de déposer leurs matières sur les grèves : le père la mère la guerre le préau l'école primaire le silex et la brique.
Trois sources d'écriture construisent le texte : le carnet, matière première du souvenir vécu, la prose, le poème.
La mère est veuve depuis toujours dirait-on tant le père est loin dans le temps des morts. Le père est l'incarnation des douleurs de guerre et du gâchis des vies. Des villes aussi écrasées sous les bombes. La mère tient bon comme les phares qu'elle peut observer depuis son appartement maritime. Puis la vieillesse qui fragilise. Puis la mort qui laisse le fils unique dans la nécessité d'écrire. De retrouver la mère - voix et corps - dans la poussée étincelante des aubépines en fleurs et toujours épineuses.