Au coeur des villes, le stade apparaît comme le lieu
historique de la compétition sportive et d'un spectacle
planétaire. Né à Olympie, il s'est métamorphosé
en une machine à voir grâce à la modernité
technologique - acier et verre, béton et gigantesques
porte-à-faux, systèmes télévisuels et vidéo-surveillance.
Consacrant une architecture monumentale, le
stade est devenu une puissance visuelle ostensible
magnétisant les foules fascinées. La rigueur de sa
géométrie en anneau participe du façonnement de
la masse qui clame sa soumission à l'ordre de la
compétition sportive au sein d'un espace clos et dans
un temps rythmé par les prouesses des athlètes.
Loin de la neutralité, de l'innocence, de la pureté
où il puiserait une force originelle, le stade est le
réceptacle dans lequel s'accumulent les ferments de
la violence. Les rancoeurs politiques et sociales sont
captées, orientées et amplifiées par la logique de la
compétition sportive dont le stade est la matrice.