Les 100 mots de baudelaire
1821. Baudelaire naît le 9 avril ; Flaubert, le 12 décembre. Trente-six ans plus tard, en 1857, la diffusion des Pleurs du Mal est interdite ; Madame Bovary, acquittée. Victoire du roman sur la poésie ? Poète maudit, Baudelaire le fut par excellence. De lui, on garde l'image du dandy excentrique, amateur de prostituées et de haschich. Un Baudelaire bohème crachant sur la modernité, et pourtant ô combien moderne.
Grâce à cent clefs majeures, Carlo Ossola se propose d'aller y voir de plus près. D'« Abîme » à « Voyage » en passant par « Blasphème », « Horreur », « Paradis » et « Volupté », il nous donne à lire un auteur complexe et tourmenté, assoiffé d'éternité. Un Baudelaire hanté par les « Cieux Spirituels », lecteur de Pascal, De Maistre et Poe. N'était-il pas celui qui, hanté par l'Apocalypse, a cherché à parler du divin sous un ciel vide de Dieu, un « ciel muet et ténébreux » ?
Au milieu de visions et de délires, de tout ce qui peut délivrer de la solitude, il a regardé en face la mort et la décomposition non pour s'y complaire, mais en alchimiste : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or »...