Hercule est comme son nom l'indique : un grand
costaud. Et travailleur avec ça. Pour subvenir à ses besoins
et à ceux de son ami Joseph, tombé en dépression,
il multiplie les petits boulots : videur de boîte de
nuit, homme de ménage, porteur de dictionnaire, visiteur
de maison de retraite, et surtout déménageur de
piano. Et c'est pas parce qu'il fait des lapsus à chaque
phrase, qu'il confond les pluriels et se prend les pieds
dans le tapis de la grammaire qu'il en nourrit des complexes
: il lit, parfaitement, à commencer par son précis
de mythologie dont vient son prénom et qui l'inspire
dans la vie. Le reste du temps, il se rend disponible pour
les dames. Car Hercule est doté d'une santé de fer en
même temps que d'une virilité sans faille. Mais comme
il le dit lui-même : «La fesse, c'est pas tout dans la vie.»
Un jour, la chance frappe à sa porte : son patron lui
cède son camion. Et dans le camion, il y a un vieux piano
à envoyer à la casse, dans un entrepôt spécialisé sur
la côte nord. Alors il n'y a pas à hésiter : un beau voyage,
ça guérira Joseph de la déprime. Hercule emballe ses
affaires comme s'il partait pour toujours, embarque son
Joseph, et prend la route du bout du monde, là où il a
rendez-vous avec le destin, une fille étrange, et peut-être
plus encore.