En Afrique, depuis toujours semble-t-il, le sang a un «prix». Dans la société tchadienne musulmane où les conflits tribaux sont fréquents, la seule façon d'y mettre un terme en évitant l'exercice du droit de vengeance est de payer la diya. D'où un droit coutumier répressif essentiellement indemnitaire. Les enquêtes de 1937 l'ont montré clairement mais le législateur français n'en tirera malheureusement aucun enseignement. Les codes, inspirés directement du droit français qui privilégie la sanction pénale, ne donneront jamais à l'action civile la place éminente qui aurait dû lui revenir.
Les enquêtes donnent par ailleurs une foule de renseignements sur l'ensemble des groupes ethniques du Tchad et la manière dont la justice était rendue dans les temps anciens. Elles intéresseront tout spécialement les juristes préoccupés de redonner à la justice son crédit et son efficacité ainsi que les ethnologues et les historiens.