Lors des deux septennats de Mitterrand, les cartes du monde furent rebattues comme on n'avait jamais pu l'imaginer. La chute du communisme, l'éclatement du bloc soviétique, l'implosion de l'URSS... On mesure mal aujourd'hui ce retournement d'histoire.
Le monde depuis 1945 était partagé en deux blocs, armés jusqu'aux dents, et leur face-à-face soumettait le reste de la planète. L'incroyable bouleversement accompli, on put rêver, comme jadis l'abbé de Saint- Pierre, à une paix perpétuelle. Une sorte de « fin de l'Histoire » se réalisait par la victoire de la société libérale et démocratique - un modèle sur lequel s'aligneraient bientôt tous les États du monde. Il fallut vite déchanter.
On lit ses souvenirs encore chauds, ses notes au jour le jour, comme un roman, parce qu'ils érigent un type littéraire nouveau, que je sache : l'historien comme militant impossible. Paul Veyne
Michel Winock est un des rares grands historiens français à avoir tenu son Journal toute sa vie. Ce second volume en poursuit l'édition, et fait suite à Journal politique. La République gaullienne, 1958-1981 (Thierry Marchaisse, 2015).