À partir d'une enquête sur les carrières, sur la production savante
et l'action politique de ceux qui ont utilisé professionnellement
leur connaissance de la langue arabe - savants orientalistes,
interprètes militaires et civils, professeurs, employés de l'État -,
l'ouvrage propose une approche inédite du processus colonial
au Maghreb et au Levant.
C'est au prisme de la connaissance, de la perception
et de l'enseignement de l'arabe que sont étudiées les formes
de l'implantation française et leurs implications. L'analyse
permet de repérer une certaine permanence des représentations
arabophiles dans les milieux savants et la haute fonction publique.
Dans ces cercles, on défend la nécessité, particulièrement vive
en Algérie, de développer des élites intermédiaires permettant
de ne pas perdre le contact avec la population musulmane et de
la convaincre que le cadre impérial français et le développement
d'une culture arabe et musulmane sont compatibles, au nom d'un
idéal commun de progrès et de civilisation.
Le texte est complété par un important volume d'annexes
comprenant des notices biographiques, disponible en ligne.