« Mon sujet est l'interrogation religieuse, avec pour vrai souci de la rétablir dans ses droits, son urgence et sa nécessité. D'où la question de l'athéisme, à cause de la fin de non-recevoir qu'il prétend lui opposer. Mais il n'est souvent pas plus facile pour un athée de définir son athéisme qu'à certains croyants de définir le Dieu qu'ils adorent.
Voici, en première partie une étude critique des divers athéismes. Quant à l'athéisme au singulier, on lui rendra justice en le tenant pour "une marque de force d'esprit mais jusqu'à un certain point seulement" (Pascal). La deuxième partie met le christianisme au risque de l'interrogation et pas d'abord au risque de l'interprétation. Affaire de prius. On examine la supposition qu'une interrogation religieuse est, en droit, possible logiquement, textuellement et transcendantalement. Elle se heurte à une fin de non-recevoir de la part d'une forme d'athéisme interrogatif. La troisième partie traite des discussions incessantes autour des binômes contrastés : foi-savoir, philosophie-religion, raison-révélation, qui ont plutôt durci les positions. Indice qu'il fallait revoir les présupposés de ces deux foyers, christianisme et athéisme, mais aussi prévoir une médiation interrogative, notre objectif restant de dresser un nouveau type de théologien et de philosophe, en partenaires naturels de dialogue sur la foi. »
F. J.
Agrégé et Docteur d'État en philosophie, Docteur en théologie, Francis Jacques, Professeur émérite à la Sorbonne, a été Professeur invité à l'Institut catholique de Paris, et est Président d'honneur de l'Association des philosophes chrétiens. Lauréat du Concours général en philosophie (1952), de l'Académie française (Prix : Broquette-Gonin) et de l'Institut (Prix : Louis Liard), il est l'un des membres fondateurs de l'Académie catholique de France. Paraît en même temps que ces Athéismes, Pour un court traité de théologie spirituelle (Cerf 2023).