Bernard Madoff, Jérôme Kerviel, Fabrice Tourre, sont trois noms associés à
des fraudes financières de grande ampleur. Les auteurs de ces «affaires»
sont souvent présentés comme des loups solitaires et incontrôlables. Pourtant,
derrière ces scandales surmédiatisés se cache une réalité bien plus
inquiétante, celle d'une fraude d'ampleur systémique.
Peu évoquée en France et en Europe, la criminalité en col blanc a joué un rôle
prépondérant dans l'avènement de plusieurs crises financières, qu'il s'agisse
de la crise des savings and loan dans les années 1980 ou plus récemment de
celle dite des subprimes, avec les conséquences catastrophiques que l'on
sait sur toutes les économies du globe.
Aujourd'hui, pour tenter de rebâtir un système bancaire et financier sain
et robuste, il faut établir le bon diagnostic, ce qui implique de s'intéresser
aux dimensions criminelles des crises. Donner aux régulateurs les moyens
de faire leur travail, créer une agence d'autorisation de mise sur le marché
des produits financiers, protéger les lanceurs d'alerte sont autant de lignes
directrices des réformes à envisager afin de prévenir le développement de la
fraude, et donc l'éclatement de nouvelles crises financières.