Le terme «Barbaresques» est apparu au
XVIe siècle pour désigner les corsaires, généralement
des officiers du sultan de Constantinople
lancés à la conquête du Maghreb et de la
Méditerranée occidentale. Les plus célèbres
furent les frères Barberousse, fils d'un Sicilien
passé à l'islam. Véritables fondateurs de la
Régence d'Alger, ils furent durant trente ans la
terreur des Espagnols et ravagèrent les côtes de
Calabre et de Sicile, et même Nice.
Mais l'histoire des Barbaresques ne se limite pas
aux Barberousse. Tout l'intérêt de l'ouvrage de
Jacques Heers est justement d'embrasser l'ensemble
de l'histoire de la course en Méditerranée avec
ce qu'elle implique : les conquêtes ottomanes
(notamment l'Egypte), les cités marchandes victimes
ou complices, comme Gênes ou Barcelone, les
émirs pirates, les razzias et les grands combats
dont un des plus célèbres est celui de Lépante, les
captures et l'esclavage de chrétiens, ainsi que les
transactions de tout ordre auxquelles il donne
lieu, les petits et les grands trafics, les sociétés, les
cultures et les peuples qui s'affrontent ou se
mêlent. Deux siècles qui sont au coeur des rapports
entre la chrétienté et l'islam.