"Mon plus ancien souvenir des Baux, écrit Lucien Clergue, doit avoir cinquante ans : je passais quelques jours de vacances au Paradou chez d'admirables amis de ma mère - qui l'avaient recueillie et habillée après les bombardements qui anéantirent notre maison en 1944 - et j'avais l'intention de photographier le village au clair de lune sans doute, parce que Cocteau avait écrit "la lune est le soleil des statues.""
Les photographies de Lucien Clergue sont aujourd'hui présentes aux l'Etats-Unis et en Europe dans les plus grands musées et les collections les plus renommées. Pourtant, le photographe rend ici hommage à ses origines. Né à Arles en 1934, il y vit depuis lors. Ses photographies des Baux-de-Provence sont la révélation d'une histoire intime. Elles dévoilent la genèse de son travail autour de rencontres avec quelques-uns des plus grands artistes du XXe siècle.
Dante, Prosper Mérimée, Jules Canonge, Vincent Van Gogh, M.-L.-E. Méry, Frédéric Mistral, Alexandre Dumas, Rainer Maria Rilke, Marie Gasquet, Marie Mauron, Jean Cocteau, Yves Berger, André Suarès, Jean-Marie Magnan, tous en leur temps ont rencontré les Baux-de- Provence. Chacun à leur manière, ils ont été amateurs de cette cité de pierre. Leurs souvenirs se croisent et se rejoignent autour des photographies de Lucien Clergue pour évoquer une histoire aussi véhémente qu'insaisissable.