La complexité de l'existence peut se résoudre en une formule simple : il y a les beaux jours et les autres. Julien Baer et Philippe Katerine illuminent l'insondable de nos vies avec une poésie qui se distingue par un humour singulier, une excentricité pleine de flegme.
Il y a quelque chose de métaphysique dans l'observation des situations les plus courantes et autres moments fugaces à laquelle se livre Julien Baer dans ces poèmes.
Par petites touches, il y révèle le paradoxe, l'insolite, l'absurde et ces mondes d'émotions contraires qui, face à la beauté, l'art, l'amour ou la solitude ordinaire de nos destins, se bousculent en nous, souvent en silence.
Les dessins de Philippe Katerine, inventifs, tendres, perspicaces, répondent aux textes et les complètent.
Les mots et les images font jaillir la poésie du quotidien avec la justesse et la drôlerie des poètes de la famille des Prévert, Desnos, ceux qui frappent par la clarté de leur vision, leur irrésistible naturel.
Chaque matin il faut tout reconstruire
En ouvrant les paupières on pose les fondations
En se levant du lit la première pierre de la maison
En prenant son croissant, les murs et la toiture
En mettant ses vêtements on choisit la peinture
La maison est finie
Jusqu'à la nuit
Prête à disparaître
Pour chaque matin
Renaître