«Pourquoi j'écris ce livre ? Parce que je partage
l'angoisse de Gramsci : "le vieux monde se meurt. Le
nouveau est long à apparaître et c'est dans ce clairobscur
que surgissent les monstres". Le monstre
fasciste, né des entrailles de la modernité occidentale.
D'où ma question : qu'offrir aux Blancs en
échange de leur déclin et des guerres qu'il annonce ?
Une seule réponse : la paix. Un seul moyen : l'amour
révolutionnaire.»
Dans ce texte fulgurant, Houria Bouteldja brosse
l'histoire à rebrousse-poil. C'est du point de vue
de l'indigène qu'elle évoque le pacte républicain, la
Shoah, la création d'Israël, le féminisme et le destin
de l'immigration postcoloniale en Occident.
Balayant les certitudes et la bonne conscience de
gauche, c'est chez Baldwin, Malcolm X ou Genet
qu'elle puise les mots pour repenser nos rapports
politiques. Aux grands récits racistes des Soral et
Finkielkraut, elle fournit un puissant antidote : une
politique de paix qui dessine les contours d'un «nous»
décolonial, «le Nous de l'amour révolutionnaire».