Petit pays d'Amérique centrale, le Nicaragua, dans les années 1980, est le nom d'un symbole : engagé dans un processus révolutionnaire qui souhaite en finir avec la misère, il se heurte à l'intransigeance des puissants. Partout dans le monde, des centaines de milliers de personnes militeront pour assurer la survie à ce que la révolution des pauvres incarne avant tout : l'espoir en un monde meilleur et plus juste.
Parmi eux, les brigadistes suisses : quittant pour quelque temps le bien-être étouffant de leur pays, ils tentent d'apporter une aide concrète à des gens qui en ont besoin tout en écoutant leurs histoires. Construisant des écoles, des ponts et des maisons d'habitation, collaborant à la récolte du café et travaillant dans les champs, ils se solidarisent avec un projet dont ils partagent les idéaux politiques et connaissent peu à peu ce qui, au Nicaragua, est omniprésent : la pauvreté et la guerre. Comment vivent-ils leur engagement ? Quels sont ses objectifs et quel pourrait être, en termes d'efficacité, mais aussi à un niveau individuel, le bilan de la solidarité active avec la révolution sandiniste ?
Désireux de répondre à ces questions, le présent ouvrage offre pour la première fois une vue d'ensemble complète du mouvement brigadiste et de ses activités. Recourant à de nombreux fonds d'archives inédits, il passe en revue les différents types de brigades constitués par la solidarité suisse et tente d'approcher leur réalité au fil des engagements. Se révèle alors, grâce à une enquête par questionnaire et à de nombreux témoignages oraux récoltés, le vécu quotidien parfois dramatique des volontaires suisses au Nicaragua. Histoire vue d'en bas, cette étude met en lumière un rêve partagé qui, aujourd'hui, apparaît comme un chapitre essentiel de la solidarité internationale du XXe siècle.