La revue dirigée par Georges Lambrichs aux éditions
Gallimard de 1967 à 1977, constitue une aventure collective de
singularités remarquables. Peu mentionnée dans les histoires littéraires
quand, par exemple, Tel Quel des éditions du Seuil l'est
abondamment, la revue Les Cahiers du Chemin est celle d'un
homme, éditeur, auteur et revuiste, dont cet essai tente d'abord
le portrait. En mettant l'accent sur la poétique critique des écritures
qui s'y sont rassemblées, il modifie le regard porté sur le
champ littéraire de cette période, souvent réduit à la dichotomie
des avant-gardes opposées au pôle traditionnel représenté
d'abord par la N.R.f. Enfin, relisant Les Cahiers du Chemin, cet
essai permet d'évoquer nombre de ses contributeurs hors de tout
isolement et sans gommer les spécificités de chacun. Perros,
Stéfan, Pachet, Chaillou, Trassard, Butor, Réda, Deguy et
Meschonnic, sans oublier Le Clézio, participent ainsi à une
reconfiguration du champ littéraire au tournant des années
soixante-dix. Les auteurs des Cahiers du Chemin dessinent une
constellation dans ce champ, que l'essai désigne du titre d'un
ouvrage de Lambrichs : les fines attaches.