Jugée hérétique par l'Église, la doctrine cathare, mêlant manichéisme ancien et christianisme, fit l'objet d'une répression sanglante durant la première moitié du XIIIe siècle dans le Sud-Ouest de la France. Roger Caratini bouscule les idées reçues et démontre que la lutte contre les Cathares fut affaire de maintien du pouvoir royal bien davantage que de dissension idéologique. Il retrace les événements alliances, batailles, massacres qui décidèrent du sort de la rébellion cathare, s'appuyant notamment sur deux témoignages du début du XIIIe siècle : les écrits d'un moine cathare et une chanson de geste. Sous les motifs religieux il prouve que se dessinaient avant tout les manoeuvres politiques d'un roi aux ambitions expansionnistes : Philippe-Auguste, monté sur le trône en 1180 à l âge de 15 ans, qui chercha à étendre son autorité et qui, à sa mort en 1223, était parvenu à construire le premier État monarchique français.