« Qu'est-ce donc, au fond, que le sport, sinon la lutte des forces au service de la Patrie ? » D'une phrase, Eckart Hans von Tschammer und Osten, Reichssportführer de 1933 à 1943, définit les motivations du régime nazi en matière d'exploits athlétiques. Dans Les champions d'Hitler, Benoît Heimermann explore l'histoire de ces athlètes et aventuriers allemands, alpinistes, footballeurs, tennismen, boxeurs, pilotes qui, de records en surpassements de soi, ont joué les fers de lance du régime nazi. Sauf que tous, à l'image du sauteur en longueur Luz Long battu par le Noir américain Jesse Owens, ont échoué avant même que la guerre n'embrase la planète entière. Représentants d'un sport utile, codifié et instrumentalisé, ces funestes messagers se croyaient des héros infaillibles, ils n'étaient que de vulnérables otages.