Frapper les enfants pour les éduquer est un fait
social. Claques, Fessées et autres coups : depuis des
millénaires, les parents élèvent leurs enfants en leur
infligeant douleurs et humiliations. La Suède a été
le premier pays, suivi d'une cinquantaine à ce jour, à
interdire les châtiments corporels envers les enfants. La
France reste un des rares pays européens qui refusent
d'abolir cette violence éducative, malgré les demandes
des Nations unies et les condamnations du Conseil de
l'Europe.
Pourtant, depuis une vingtaine d'années, de nombreuses études ont établi que frapper un enfant n'a
aucune efficacité éducative mais produit des effets
négatifs à court et long terme. Mieux, elles montrent
qu'arrêter de le corriger améliore son intégration scolaire, ses relations avec les autres et diminue les comportements violents, dès l'enfance et à l'âge adulte.
À partir d'une recherche clinique et anthropologique,
nourrie de nombreux témoignages, Daniel Delanoë livre
un bilan des connaissances médicales, juridiques, historiques et ethnologiques sur la violence éducative, qui,
dans le long processus démocratique de nos sociétés,
demeure l'une des dernières à être interrogée, les
droits de la personne humaine s'arrêtant encore à la
porte des foyers.