«Quelque chose cloche le lendemain des funérailles de Roberto Salvares.
Quelqu'un qui à 22 h 15 débarque dans une villa de Nazaré, grimpe l'escalier
comme un dingue, dégaine son revolver et vise ce nègre qui a le culot
de s'envoyer en l'air avec la fille du mort. Dans la nuit sans loi ni flic, l'homme
qui vient d'abattre un Noir s'empare du corps, le traîne jusque dans le coffre
de sa berline. Que lui importe qu'on le voie faire, qu'à l'instant même où il
ferme le capot, son abrutie de soeur braille comme une sirène, jure qu'elle
va se tailler les veines et qu'elle l'emmerde d'abord, ellelemmerde, lui et
tous les blancs-becs de Belém. Elle peut toujours causer, Salvares junior
n'en a cure. A, cette nuit, deux priorités : se débarrasser d'un macchabée de
presque deux mètres ; s'assurer que les dernières volontés du vieux correspondent
aux siennes.»
De Belém (Brésil) à Barbès (Paris), de la Flandre à l'Afrique, c'est la vie,
dans toute sa démesure. Un éclat de l'aventure humaine porté par une langue
juteuse et ardente.