Le Paradise est ce club du Red Light de Montréal qui, en 1930, accueille les vieux garçons dans un espace
nommé le ringside. C'est là qu'Edouard Tremblay aimerait bien faire son entrée dans le « grand monde »,
peu après son embauche comme vendeur de chaussures sur l'avenue du Mont-Royal. Car à presque dix-huit
ans il est déjà emporté par le double qui l'habite, cette duchesse de Langeais qui deviendra son personnage
de folle des nuits de la métropole.
Et c'est aussi au Paradise que travaille la mère de Nana, Maria Desrosiers, toujours aux prises avec « cette
boule dans la gorge, ce poids sur son coeur ». Autour d'elles s'agitent les membres des deux familles, à la
merci de ce « maudit destin qui ne mène jamais où on veut aller » : Ti-Lou et Maurice, Victoire et Télesphore,
Albertine et Madeleine, Teena, et l'inconsolable Josaphat-le-Violon, qui se réfugie à l'asile Saint-Jean-de-Dieu.