Au temps où les brasiers illuminaient Dinngiral (la
place publique des villages), où les pas agiles des lutteurs
soulevaient la poussière au rythme des tam-tams, où les
claquements de mains des jeunes filles poussaient leurs
soupirants au dépassement, les contes de Demmbayal-L'Hyène
et Bodiel-Le-Lièvre venaient égayer, de temps à
autre, les soirées de pleine lune et les nuits d'harmattan.
Symbole de la fourberie et de la bêtise, Demmbayal-L'Hyène
tient le mauvais rôle face à un Bodiel-Le-Lièvre
dont la ruse et les tours pendables n'épargnent aucun
habitant de la forêt et de la savane où les animaux, à
l'image des hommes, évoluent cahin-caha.
Hier comme aujourd'hui - et sûrement demain -,
l'animal ne serait, de par sa nature et son comportement,
qu'un humain attardé.
Les contes de Demmbayal-L'Hyène et Bodiel-Le-Lièvre ont
le mérite de rappeler aux hommes que, comme le dit la
sagesse populaire peule, «Aduna bonaani Booy» («Le
monde n'a pas changé ; il a seulement vieilli...»).