La crèche ne se situe pas hors la société, à côté des débats et des enjeux sociaux et politiques. A partir d'une démarche entre histoire et sociologie, cet ouvrage propose, dans un premier temps, de questionner le sens de l'évolution socioprofessionnelle des usagers de cette institution. L'approche renouvelle les analyses sociologiques en termes de fréquentation et par là-même interroge la thèse de la distance culturelle des familles populaires à ce mode d'accueil. Et au centre de la recherche ce sont la fonction sociale des crèches et la question des rapports sociaux des parents à l'institution qui apparaissent.
Dans un second temps, l'analyse sociologique, qui s'appuie sur le discours des parents, permet d'appréhender les motivations qui conduisent à choisir la crèche collective comme mode de garde pour son enfant et les relations qui se construisent entre les familles et les institutions. L'enquête débouche sur une intéressante proposition de typologie des usagers dans leur rapport à l'institution. A travers cette recherche originale c'est tant la question des normes et des pratiques éducatives que la nature du lien social entre usagers et institutions qui sont explorées.
Ce travail empirique, en contribuant à construire la crèche en objet d'analyse sociologique, souhaite ouvrir le champ de la petite enfance, terra incognita de la sociologie, à la sociologie de l'enfance et de l'éducation.