Au fil de ces trois écrits, Eugène Delacroix, encore adolescent, met en scène de très jeunes gens, Victoria, Alfred et un jeune narrateur sans nom, tous trois orphelins, comme il l'était lui-même. Les embûches et injustices auxquelles les héros sont confrontés, la jalousie de leur entourage sont autant de reflets des sentiments de l'auteur.
Artiste majeur du XIXe siècle, Eugène Delacroix dit avoir hésité, jeune homme, entre la carrière de peintre et celle d'écrivain. Plume remarquable, dont les qualités d'expression étaient servies par une culture classique profonde, sensible à l'esprit des Lumières et au théâtre de Shakespeare, il possédait un sens aigu de la composition et de la narration.
Ces deux nouvelles et cette pièce de théâtre, - dont les manuscrits sont conservés au musée national Eugène-Delacroix - permettent de découvrir un Delacroix à l'aube de sa vie d'adulte dont les écrits gardent la trace d'une naïveté et d'une liberté de l'ébauche, en correspondance avec son style pictural.