La carrière littéraire d'Eugène Sue n'a pas commencé avec la publication de Plik et Plok. Très tôt, les travaux préparatoires à l'édition de sa correspondance nous ont conduit à rechercher ses collaborations à la petite presse de la Restauration, soit anonymement soit sous couvert d'initiales ou de pseudonymes. Nous avons retenu ceux qui parurent antérieurement à mars 1830, date de la publication de Kernok le pirate dans La Mode ; ce court roman, publié en librairie dans Plik et Plok marquant l'entrée « officielle » d'Eugène Sue en littérature. Parmi les textes d'imagination présentés dans ce volume, ceux d'inspiration romantique ou fantastique, voisinent avec des nouvelles et des scènes dialoguées au ton satyrique alors au goût du jour. Les articles d'actualité, rendent compte de parutions littéraires et, plus largement, de l'actualité artistique. Dans ceux-ci, Eugène Sue apparaît comme fin connaisseur de la peinture et de la sculpture de son temps. Dans d'autres textes, plus personnels, il fait appel aux souvenirs de son séjour aux Antilles et de sa participation à « l'expédition dans le Levant ». Il y rend compte de ses observations et de ses réflexions. Ces courts écrits alimenteront bientôt ses premiers romans maritimes. Mais, comme beaucoup de ses contemporains, Eugène Sue a très tôt été attiré par le théâtre. C'est donc tout naturellement que ce volume s'ouvre sur deux des trois petites pièces qu'il fit représenter à Toulon dès 1825.
L'attribution à Eugène Sue des 145 textes et des 4 comédies réunis dans ce volume est le fruit de longs questionnements. Dans leurs présentations, nous exposons les raisons qui nous ont conduit à les retenir en précisant, pour certains d'entre eux, le degré d'incertitude subsistant.