Avec Les défroques du coeur, Michael Nava met un terme
aux enquêtes de Henry Rios, l'avocat gay de Los Angeles.
Ce titre, emprunté à un poème de Yeats, "La désertion
des animaux du cirque", renvoie autant au coeur physiologique
- Rios est victime d'un infarctus en pleine salle
d'audience - qu'au coeur affectif. Il tombe amoureux pour
la première fois depuis que Josh est mort du sida, cette
fois d'un homme dont l'homosexualité n'est pas vraiment
revendiquée. Et surtout, à l'occasion d'un drame, il va
découvrir l'amour familial. Sa soeur a jadis abandonné un
enfant. Cette fille, Vicky, vient d'abattre un mari brutal
tout juste sorti de prison. Vicky a un casier, et un fils dont
quelqu'un va bien devoir s'occuper... Rios s'apprête à la
défendre ; mais comment plaider la légitime défense alors
que la victime tournait le dos à sa meurtrière ?
Comme son héros, Michael Nava est gay, et américain
d'origine mexicaine. Longtemps avocat au barreau de
San Francisco, il a cessé d'écrire des polars après ce
dernier volume de sa série culte, et instruit désormais
les dossiers des condamnés à mort pour la Cour suprême
de Californie.