Que ces Citoyens soient contraints par un mur honteux de marcher durant des kilomètres pour échanger un olivier contre un oranger, accoucher dans un lieu sûr ou faire soigner sa bête blessée ; que ces familles de Soldats attendent les yeux rougis sur le tarmac d'un aéroport le retour de la dépouille d'un fils, d'un frère ou d'un mari parti défendre un prétendu axe du bien ; la guerre et ses corollaires détruisent toujours la vie quotidienne des êtres ordinaires.
Dans ce diptyque, Daniel Keene livre des pièces fortes et pudiques liées comme deux hémisphères : partageant la même thématique, mais pouvant être créées indépendamment. Grâce à sa langue épurée et à sa force de compassion, le dramaturge australien choisit de montrer les petites histoires de gens simples, victimes d'une marche de l'histoire qu'ils subissent et qui les dépasse. Perdus ou déterminés, il leur reste à tous la dignité car « chaque larme qui tombe est une dent de serpent »...