« Le Roman de l'énergie nationale, dont Les Déracinés forent la première partie, sera sans doute l'ouvrage le plus important de la littérature française depuis vingt-cinq ans, non seulement par le talent, mais par la volonté, la portée, l'étendue » : ainsi salué par Léon Blum à sa parution, né du besoin de dépasser Balzac qui « enfin, a vieilli » (Barrès) et du souci de mettre en scène « ces mêmes idées qui circulent dans notre société, dans nos coteries, dans la rue, et qui font des héros, des fous, des criminels, parmi nos contemporains », caisse de résonance des débats du temps et miroir tendu à la littérature d'une époque portée à imaginer la décadence dans le roman, roman à idées voué ouvertement à l'analyse et à la célébration de« l'énergie nationale » et cependant conçu comme l'aboutissement d'un projet égotiste de construction de soi, tel est ce livre peut-être inabouti, parce que terriblement ambitieux.