A l'aube du XIXe siècle, l'Italie est une terre dominée par les puissances étrangères. Deux siècles de décadence, la violence et le doute ont conduit le peuple à se désintéresser de son sort. Lors de sa parution en 1802, Les Dernières Lettres de Jacopo Ortis produisent une sensation extraordinaire. Son patriotisme gigantesque marque les imaginations. Les idées politiques y sont transformées en une poésie passionnée. Ainsi cette autobiographie va-t-elle devenir le cri du Risorgimento naissant. Pessimisme sentimental, individualisme, inquiétude alimentent cette longue méditation sur l'absurdité de la vie. Ugo Foscolo y fait certes œuvre de moraliste mais y exprime surtout son réquisitoire politique et sa passion amoureuse. Il est né en 1778, a vécu son adolescence à Venise et, de Milan à Bologne et Florence, restera l'homme du nord de l'Italie. Son obsession est la Révolution française, son idéal l'Italie, son rêve la poésie, sa vie l'errance, la littérature, l'amour, le désespoir et toujours la lucidité violente d'un poète guerrier.