Madame Bovary invite à de constantes relectures. C'est à en explorer les dessous que ce livre s'attache. Le roman est peuplé de personnages que l'on a pu croire sans personnalité. Ainsi Homais, tenu pour une incarnation de la Bêtise, incapable de penser et de sentir, alors qu'il est un être manipulateur qui fourmille de désirs, d'une somptueuse perversité polymorphe. Pour tisser les toiles d'araignée de M. Homais et les pièges de Rodolphe, Flaubert déploie un système réticulaire de motifs, d'amorces et d'échos et prodigue équivoques, chausse-trapes et blagues potachiques, sollicitant les capacités d'interprétation du lecteur. Ce premier volume s'intéresse surtout à l'historicité, aux effets d'irréel, aux logiques désirantes et culinaires du roman.