Il est né sur les bords du Rhin...
A elle seule, cette métaphore résume parfaitement la vocation profonde du 152e régiment
d'Infanterie, les «Diables rouges» du régiment d'Alsace. Son histoire, ponctuée
de hauts faits d'armes et de périodes de sommeil culmine au Hartmannswillerkopf et
pendant la Grande Guerre.
Le régiment apparaît dans l'ordre de bataille de l'armée française en 1794 et
puise son origine dans le ci-devant régiment de Saintonge. Dissous deux ans plus tard,
il renaît en 1813 pour une brève aventure en Allemagne et est à nouveau dissous en
1814 après s'être illustré durant la campagne de France. La défaite de 1870 et l'avènement
de la IIIe République annoncent son renouveau. En 1887, le 152e régiment
régional d'infanterie retrouve sa place parmi ses pairs. Symbole de cette armée qui a
les yeux fixés sur la ligne bleue des Vosges, il prend garnison à Gérardmer.
Lorsque sonne l'heure de vérité, il est à la pointe du combat et pénètre le premier
en Alsace, comptant dans ses rangs le célèbre dessinateur Hansi. Après les terribles
combats du Hartmannswillerkopf, les «Diables rouges» sont de toutes les batailles et
le régiment totalise jusqu'en 1918 sept citations. Entre 1919 et 1939, implanté à
Colmar, il participe à la garde au Rhin avant d'être engagé en 1940 dans la bataille
de Rethel. Sous l'occupation, il sera l'âme de la «Résistance Auvergne» avant de combattre
en Alsace et de retrouver Colmar où le général de Gaulle lui remet solennellement
son drapeau le 10 février 1945. Comme bien d'autres, le 152e régiment d'infanterie
mécanisé est appelé en Algérie, il participe à la lutte contre la rébellion avant de
rejoindre sa garnison alsacienne en 1964.
Définitivement enraciné dans cette terre d'Alsace qui offrit tant de ses fils au service
de son drapeau, le 152e régiment d'infanterie est aujourd'hui une unité dynamique
et réactive de l'armée de terre, susceptible d'être projeté avec court préavis sur
n'importe quel théâtre d'opérations où l'exigent la défense et le service des intérêts de
la France. La ligne bleue n'est plus celle des Vosges, mais plus souvent les horizons
lointains des missions extérieures. Demeurent cependant inchangées, jalousement
gardées et toujours cultivées, les vertus de fidélité et de sacrifice qui présidèrent à la
naissance du «Quinze-deux» et forgèrent son âme fière et ardente.