En 1880, Guy de Maupassant qui vient de connaître un premier
succès littéraire avec Boule de suif, est sollicité par Arthur
Meyer, propriétaire du journal Le Gaulois pour une contribution
d'environ dix «articles» (ou nouvelles) qui paraîtront entre
les mois de mai et d'août.
Désireux de travailler pour la presse, Maupassant accepte, et
crée le personnage de Monsieur Patissot, modeste employé de
bureau célibataire, dont la figure est à ranger parmi les illustres
«imbéciles heureux» de notre littérature au même titre que les
Bouvard et Pécuchet de Flaubert son maître ou le Monsieur
Bougran de Huysmans son exact contemporain.
Les dix nouvelles seront recueillies en un seul volume qui
paraîtra de façon posthume en 1901, soit huit ans après la mort
de l'auteur.
Les dimanches d'un bourgeois de Paris mettent en scène un
Patissot, inquiet de sa santé après un léger malaise qui, sous les
recommandations de la Faculté à prendre un peu d'exercice, s'ingénie
à la recouvrer par l'organisation méthodique et minutieuse,
chaque dimanche, de grandes et sportives promenades dans les
alentours de Paris. Chacune d'entre elles donnera prétexte à des
situations aussi ridicules les unes que les autres ; Maupassant
se livrant ici à ce qui deviendra l'une des marques de fabrique
du grand écrivain qu'il est, la peinture précise, cocasse et féroce
de ces tout-petits bourgeois, comiques sans doute, mais aussi
diablement pathétiques.