
L'émergence en Europe des Églises chrétiennes d'expression
africaine est un défi véritable à la sécularisation. A temps et à contretemps,
les pasteurs de ces Églises annoncent l'Évangile comme un
impératif missionnaire et témoignent d'une foi vivante. Elles signent
ainsi la fin d'une modernité qui trouvait sa sécurité en cantonnant la
religion dans la sphère privée, au nom de la laïcité. L'acte religieux
entre dans la vie publique ordinaire. Ces Églises enfreignent alors la
frontière tracée entre la sphère publique et la sphère privée. La
réaction ? Elles sont des sectes !
Aussi leurs pasteurs subissent des persécutions, directes ou
indirectes. L'ouvrage La Religion, une anomalie républicaine ?, a
démontré que cette persécution touchait tous ceux qui revendiquaient
publiquement leurs convictions religieuses. Il fallait donc, en partant
de ces Églises, dresser un état des lieux pour savoir quelle est vraiment
la réalité de la discrimination religieuse en France.
Voilà pourquoi, sous la présidence du professeur Émile Poulat,
s'est déroulé à Paris, le 29 mars 2003, le premier colloque sur les
discriminations religieuses en France.
Les actes de ce colloque sont mis désormais à la disposition du
grand public, des universitaires, des médias, des acteurs religieux, des
politiques, afin que de la discussion naissent des solutions concrètes
pour garantir le droit à pratiquer sa religion, moyennant bien sûr le
respect d'un cadre établi.
Pourra-t-on réfléchir paisiblement sur la part de la religion à la
construction politique et au bon fonctionnement de la société ?
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