Pour l'opinion publique en général et pour une large majorité des catholiques, le remariage est perçu comme un engagement positif et porteur de sens. Que l'Église exclue ces croyants de la communion est devenu incompréhensible et scandaleux, et le discours selon lequel ces catholiques ne sont pas « excommuniés » mais « exclus de la communion eucharistique » est perçu comme une pirouette hypocrite. La majorité des évêques en Europe occidentale, mais aussi ailleurs, se montrent sensibles à cette question et à cette expérience : ouvrir l'accès à la communion, à certaines conditions, est une nécessité.
L'auteur recueille et analyse les arguments avancés de part et d'autre avant, pendant et après le Synode sur la famille, jusqu'aux réactions fort contrastées à l'exhortation Amoris laetitia. S'il donne raison à ceux qui déclarent qu'il n'est pas possible de changer la discipline sans changer la doctrine, il insiste sur le fait que la discipline doit être modifiée, ce qui suppose un changement de la doctrine. Ce questionnement sur le statut de la doctrine l'invite alors à réfléchir sur l'autorité magistérielle dans l'Église.