Les échelons de l'être est une théorie du vivant et de la conscience. Au réductionnisme désenchanteur qui confond le physiologique et le moléculaire, le mental et le neuronal, il s'oppose en proposant une théorie concurrente. Le vivant est présenté comme un système dont l'originalité par rapport aux autres systèmes de la nature ou faits de main d'homme est de posséder une structure ambivalente ; celle-ci est faite de deux faces complémentaires indissociables : l'une, observable, composée de parties multiples, extérieures ; l'autre, voilée, intérieure, simple. C'est par elle que le vivant communique en tant qu'interface avec le monde environnant : l'univers se fait sensible, cohérent, en lui, tandis qu'inversement le vivant se fait connaissance de l'univers. Apparue chez les premiers vivants, cette structure est allée en se développant avec la complexification croissante de la matière. De la connaissance aveugle des organismes intérieurs, on passe progressivement à la naissance du mental avec les animaux supérieurs. Toutefois, c'est avec l'avènement du cerveau humain que le saut est qualitativement le plus important. De l'avis de l'auteur, la question, habituellement refoulée, doit être aujourd'hui remise en honneur : qu'est-ce qui fait que le fonctionnement du cerveau humain dans ce qu'il a de plus spécifique est la recherche du vrai, comme dans d'autres domaines la quête de la justice ou la création de la beauté ?