Les élections contre la démocratie ?
Au-delà du vote utile
L'expression de la démocratie par le vote est en crise dans la plupart des pays, entraînant la montée du populisme et l'échec des partis traditionnels. En 2017, l'élection présidentielle a connu la victoire du « vote utile » qui domine largement les élections nationales depuis au moins 2002. Ce phénomène contribue au pouvoir sans partage du libéralisme, qui ne satisfait pas l'électorat et crée amertume et désillusion.
Pourquoi ce vote, qui n'est pas conforme à ce qu'on peut espérer de la démocratie, a-t-il fini par s'imposer ? Après en avoir compris le mécanisme, nous devons construire les conditions d'un renouveau démocratique capable de répondre au désarroi et au désinvestissement politique des populations. Il en va de l'avenir de notre société malmenée par de nombreuses crises : économique, migratoire, écologique, etc. La violence sociale des réformes libérales, qui détruisent les protections collectives, entraîne une défiance envers la politique et fait ressurgir le fascisme un peu partout en Europe. Pourtant, il existe en France comme ailleurs une aspiration démocratique forte, une volonté d'échapper au destin tracé d'avance par la concurrence effrénée et les inégalités galopantes sous prétexte de modernité et de liberté.
La démocratie n'est ni un patrimoine ni un acquis, elle est à inventer, à conquérir, contre les conservatismes des puissances économiques qui ne cherchent qu'à protéger leurs avantages. Il faut opposer des revendications et des actions de rupture à la confiscation de la politique, en donnant la parole aux peuples et en encourageant toutes les initiatives naissantes.