La théorie de William James (1842-1910) sur l'émotion est une des plus curieuses qui ait été formulée en philosophie et en psychologie. Au moment de sa première apparition dans un article du Mind en 1884, plusieurs auteurs se sont récriés. M. James «mettait la charrue avant les boeufs» se disait-on. Si paradoxal qu'il paraisse que l'émotion soit l'effet, et non la cause, de son expression organique, n'est-il pas paradoxal encore qu'il en ait été jugé ainsi, à un an de distance (1884 et 1885), par deux esprits aussi différents et aussi étrangers l'un à l'autre que le philosophe américain William James et le physiologiste danois Carl Georg Lange (1834-1900). La théorie, dite de James-Lange, n'est pourtant pas aussi paradoxale qu'elle le semble. Prenons l'exemple de l'émotion de la peur: on ne tremble pas parce qu'on a peur mais c'est parce qu'on tremble que l'on a peur. Aujourd'hui, la théorie de James-Lange revient au goût du jour dans le contexte d'une multiplication des travaux sur ce thème. Pour cela, il était important de présenter les textes originaux de James et de Lange.
L'ouvrage rassemble les différents articles de James sur l'émotion traduits en français avec la pagination originale. On retrouve en particulier la traduction du fameux article de James publié dans le Mind (1884), suivi des chapitres sur l'émotion inclus dans les Principes de psychologie (1890) et dans le Précis de psychologie (1892), pour finir avec son dernier article publié dans la Psychological review (1894). Le livre se termine par la traduction de l'important ouvrage de Lange (1885) sur les émotions.
L'ouvrage est agrémenté d'une introduction sur la renaissance de la théorie de James écrite par Silvia Krauth-Gruber.
Ce livre s'adresse aux psychologues, philosophes, savants et étudiants désireux de lire les écrits fondamentaux de James et Lange sur les émotions.