Les facultés de l'âme
Le problème des facultés de l'âme n'a pas cessé de se poser depuis la naissance de la philosophie. Si le terme a été critiqué au cours de l'histoire, il reste que l'idée de faculté est nécessaire à la psychologie comme le montrent les écrits contemporains de Jerry Fodor qui constituent une référence incontournable dans les sciences cognitives actuellement.
Avant le XIXe siècle, on ne trouve aucun système élaboré et bien établi de classification des facultés mentales. Ceux - ci vont être proposés au cours du XIXe siècle. La question de l'existence des facultés est, comme celle de l'âme elle - même, une question de métaphysique. Les philosophes reconnaîtront alors l'existence de trois grandes classes de faits et de fonctions psychologiques : des faits représentatifs ou faits intellectuels : le propre de l'intelligence étant de connaître (COGNITION) : - des faits affectifs ou sensitifs (AFFECTION) ; - et des faits volitifs ou de volonté (VOLITION). PENSER, AIMER, VOULOIR sont trois opérations profondément distinctes.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle la localisation cérébrale des facultés ou plutôt des fonctions mentales va intéresser de plus en plus les chercheurs, alors que les philosophes abandonnaient progressivement le problème de leur classification. Le développement de la psychophysiologie et de la psychologie scientifique en général au cours du XXe siècle va laisser dans l'oubli l'ancienne psychologie des facultés mais le terme faculté va rester dans le langage courant.
L'ouvrage proposé ici est ainsi constitué de deux parties : la première montre l'évolution des classifications systématiques des facultés de l'âme proposées au XIXe siècle en France par les philosophes universitaires intéressés par l'étude de l'âme et par les savants intéressés par la localisation anatomique de ces facultés ; la seconde partie rassemble les plus fameux écrits du XIXe siècle sur la psychologie des facultés.