
Des chalets de mer abandonnés se fracassent par
pans entiers sur les galets. Les volets couverts de
planches cloutées sont muets. Plus un battement.
Pas un crissement. Juste le vent qui frappe, perdu,
voyageur sans visage qui cogne aux portes et aux
fenêtres. Sur cette terre, les falaises sont bordées de
belles bâtisses toutes oubliées par les humains, des
humains qui y ont ri, aimé, joui les yeux dans les
yeux, des humains qui se sont disputés, ont cultivé
des tomates, des salades, ont nettoyé les moules
trouvées à marée basse, des poissons pêchés au
filet, bu du calva après le café, du cidre en mai
quand il fait chaud, et ont vu grandir des enfants,
des chiots, des lapins, des poussins, puis se fermer
une à une les portes de ces maisons pour l'éternité.
Ici à Varengeville, dans le pays de Caux, deux seules
maisons prêtes à s'affaisser dans la Manche sont
habitées. Elles ont été revendues «pour rien»,
comme on dit dans le pays. Un couple de vieillards
bientôt octogénaires, monsieur et madame Tropardi,
s'y est installé, il y a deux ans. Et grand-mère
Marthe qui ne surveille jamais assez sa petite-fille
Olive. Olive et ses quinze ans... Olive qui va croiser
la peur...
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