De la Grande Guerre au temps présent, cet ouvrage place les femmes au coeur des évolutions de la société française. Loin d'être le récit euphorique d'une libération, le livre s'attache à montrer comment les rapports entre les sexes placent les femmes en position d'objet, discriminées dans le monde du travail, accaparées par leurs tâches maternelles et domestiques, minorisées dans la création artistique, exclues jusqu'en 1944, puis marginalisées dans le monde politique, souvent réduites aux seuls rôles d'épouse et de mère. La régression de leur situation entre les années 1930 et les années 1960 atteste la force du système patriarcal. Mais cet ouvrage montre aussi les femmes, sujets collectifs, partant à la conquête de droits et de libertés nouvelles. L'égalité des sexes, aujourd'hui acquise sur le plan juridique, est un des grands combats du 20e siècle qui demeure cependant une révolution inachevée dans la réalité sociale.
Si nombre de femmes sont convaincues de leur irréductible singularité individuelle, il n'en demeure pas moins qu'elles ont une histoire commune fabriquée par la loi et les moeurs. L'ouvrage insiste sur l'effet du "genre féminin", mais sans négliger les différences sociales et culturelles qui traversent cette "minorité paradoxale".
L'approche choisie est celle de l'histoire politique, culturelle et sociale à la recherche des changements et de leurs contextes (idéologiques, démographiques, économiques, culturels...). Les sources sont variées: archives, enquêtes, discours, sondages, films, affiches, romans, mémoires, entretiens...
Élaboré dans des cours d'histoire, cet ouvrage synthétique est un support pédagogique pour le public enseignant et étudiant. Il est aussi un appel en faveur d'une histoire mixte qui, quel que soit le sujet étudié, devrait prendre en compte la différenciation sexuelle.