Le discours dominant actuel ordonne aux parents, aux enseignants,
à ceux qui ont des responsabilités de «restaurer» leur
autorité ! Comme si cela dépendait d'eux. Or de l'autorité, nul
n'est maître : elle résulte d'une reconnaissance qu'autrui nous
adresse. Elle ne saurait relever du seul statut, comme c'est le cas
du pouvoir.
L'autorité n'est pas naturelle : elle est culturelle. L'amour et la
haine aussi. L'autorité implique des liens spécifiques avec des
êtres à la parole desquels nous faisons confiance. Ces liens
prennent leur source dans le terreau de notre histoire privée et se
construisent sur la base des traces les plus archaïques de notre
inconscient. L'élaboration de la problématique de l'autorité que
nous propose ici l'auteur en référence aux acquis des théories
contemporaines des sciences humaines permet de repérer les
processus psychiques inconscients qui produisent la force de nos
aliénations mais aussi le miracle de notre libération et de notre
accès à la connaissance.