Mona ; " L'argument du voile "symbole d'oppression des femmes", je pose la question : oppression pour qui ? Pas pour moi. Je suis libre de mes choix, et si j'ai choisi de porter le foulard, c'est une expression de ma liberté ." Nadjer : " A peine arrivée, quand ils m'ont vue avec mon voile, ils m'ont dit que la place était prise ". Malika : " Elle s'est exclamée "Vous comptez donc trouver un emploi avec ce que vous avez sur la tête ? Je me suis levée, je lui ai rappelé les lois de la république ." Khadidja : " Notre exclusion était à l'ordre du jour, et je voyais des militants des Verts ou des JCR, ou même des féministes, qui me psychanalysaient ou qui faisaient de l'exégèse du Coran ! "
Ce livre ne traite pas de "la question du voile". Les trois personnages qui l'ont conduit - dont deux sont des femmes voilées - n'ont pas cherché à mener une enquête sociologique. On pourrait même dire, au contraire : celles qui parlent ici ne sont pas des objets d'étude, mais des sujets - il n'y pas de féminin à ce mot. Elles peuvent être drôles et insolentes, elles peuvent être en colère ou découragées, mais de témoignage en témoignage, au-delà de la diversité des tempéraments, des origines sociales, des contextes familiaux, des itinéraires spirituels et des parcours scolaires et professionnels, ce qui relie toutes ces filles et ces femmes, c'est l'expérience intime et violente de la stigmatisation.
Pierre Tevanian enseigne la philosophie à Drancy. Il coanime le collectif "Les mots sont importants" (www.lmsi.net) et a publié plusieurs livres, dont LeDictionnaire de la lepénisation des esprits (L'Esprit frappeur. 2002), Le Ministère de la peur (L'Esprit frappeur, 2004), Le Voile médiatique (Raisons d'agir, 2005) et La République du mépris (La Découverte, 2007). Ismahane Chouder Ismahane Chouder est membre du collectif « Une école pour tou-te-s » et anciennement vice-présidente du collectif des « Féministes pour l’Égalité ». Elle a par ailleurs contribué à l’ouvrage collectif Le Livre noir de la condition des femmes (XO Editions, 2006). Malika Latrèche Malika Latrèche s’investit dans « Une école pour tou-te-s » et défend les mamans exclues des sorties scolaires. Depuis octobre 2006, elle co-préside le collectif des « Féministes pour l’égalité ».