Ce qui singularise l'homme dans l'ensemble du règne animal, c'est qu'il se sait libre. Pourtant, il n'a de cesse d'interroger cette liberté. C'est la singularité de l'homme qui dessine l'axe essentiel de toute réflexion éthique.
Dans cette perspective, Jean Baechler propose une double analyse du devenir et de la destinée humaine d'une part, et de la vie heureuse d'autre part. Cette réflexion est double dans la mesure où elle concerne autant l'individu que la société qui l'englobe. Les objectifs de l'éthique, ces « fins dernières », sont à la fois le bien-être individuel et le souci de vivre selon le bien dans une société donnée. En d'autres termes, l'éthique se propose de guider l'individu selon des principes gouvernant l'action humaine en fonction de son appartenance à un groupe social déterminé. Dès lors, l'éthique se scinde en devoirs d'état et en choix de vie (religieux ou séculiers). Les deux exigences, prescrites à tout individu, imposent à l'éthologie humaine de s'achever dans une éthique de la personne.
Cet essai constitue la pierre angulaire de l'œuvre de Jean Baechler, qui cherche à comprendre les spécificités éthiques et sociales de l'homme par rapport au monde animal. Cette réflexion aussi novatrice qu'originale a pour ambition de renouveler fortement les recherches éthiques actuelles, en philosophie comme en sciences sociales.