Si la guerre sur mer a considérablement évolué depuis les travaux de
Mahan ou de Corbett, ces vingt dernières années ont laissé la place à des
mutations profondes, tant d'un point de vue conceptuel que technologique.
Cet ouvrage tente d'en dresser la cartographie, en montrant les évolutions
de la géopolitique théorique, des stratégies des moyens, des conceptions
nationales, de la stratégie théorique, de la tactique ou de l'apparition
de nouvelles catégories de missions (lutte contre la piraterie, diplomatie
navale ou encore lutte contre le terrorisme maritime).
Derrière ces évolutions ne manque pas de se poser la question des formes
qui seront prises, demain, par la guerre navale. La résurgence de combats,
que ce soit en haute mer ou à proximité des littoraux, reste possible, y
compris dans le cadre de techno-guérillas navales et d'engagements
irréguliers. Dans le même temps, nombreuses sont les marines, asiatiques
principalement, qui connaissent un développement qualitatif et quantitatif
remarquable, là où les forces européennes progressent qualitativement
mais régressent quantitativement. Or, ces développements semblent peu
pris en compte dans la littérature stratégique francophone.
En analysant la complexité des tendances et des constantes de la guerre
navale contemporaine, cet ouvrage cherche également à montrer les
spécificités de l'art de la guerre sur mer, dans un contexte où elle devra, de
plus en plus, entrer en synergie avec les forces terrestres et aérospatiales.