Il était capital qu'en cette époque - la nôtre - où la science la plus avancée, celle qui étudie l'infiniment petit du monde particulaire, rejoint, par ses mises en évidence des phénomènes, la Tradition pérenne qu'archétype l'Alchimie, il était capital, disions-nous, que l'on pût enfin offrir au public une étude complète et détaillée dévoilant la véritable nature des travaux de Newton qui survinrent en un temps homothétique mais inverse de celui que nous vivons aujourd'hui, temps où la Tradition fut, de force, séparée d'une technologie qui n'aurait dû avoir pour but que de la servir et non de l'asservir comme elle ne cessa de le faire jusqu'à nous.
Car Newton fut, en essence, un alchimiste authentique dont les recherches scientifiques au sens où l'on entend ordinairement ce terme et, par voie de conséquence, les découvertes relatives à l'universelle attraction ou à la lumière, ne sont, en définitive, que ce qu'un monde, devenant matérialiste, crut devoir retenir de son oeuvre immense et salvatrice.
C'est bien là ce qu'entend démontrer le professeur B.J. Teeter Dobbs en étudiant avec un soin tout particulier l'oeuvre, mais aussi et surtout les carnets de laboratoire du grand savant, encore inédits à ce jour et dont elle donne dans ce livre de très nombreuses pages.
Oui, répétons-le, le but ultime de Newton fut, grâce aux moyens techniques de son époque - évidemment plus importants que ceux des anciens Égyptiens, des Grecs ou des Philosophes hermétiques du Moyen-Âge - après avoir vérifié la réalité du travail alchimique au laboratoire, tel qu'il ressort des grands traités du Corpus traditionnel, de mettre en évidence ce Feu de Nature - Lumen de Lumine - porté sur les « ailes » de l'Esprit Universel ou « Spiritus Mundi », pour informer toute chose en notre monde manifesté.
Ce travail de B.J. Teeter Dobbs est donc un ouvrage fondamental que l'on ne saurait ignorer désormais et que devront avoir lu, absolument, tous ceux qui, de par leur profession ou par simple curiosité, s'intéressent tant à l'histoire des Sciences qu'à celle des Idées, comme aussi, bien entendu, à l'Alchimie, art sacré par excellence.