Norman M. Naimark, spécialiste de l'ère soviétique à l'université de Stanford, démontre que les assassinats de masse ordonnés par Staline dans les années 1930 devraient être considérés comme des « génocides ». Les catégories sociales et nationales, constituant les ennemis supposés de l'URSS, varièrent avec le temps ; les raisons avancées pour justifier ces attaques contre des groupes de citoyens soviétiques (ou d'étrangers vivant en Union soviétique) furent tout aussi changeantes. Cependant, Staline et ses lieutenants liaient ces attaques génocidaires au dogme du marxisme-léninisme stalinien et utilisèrent toujours les mêmes outils policiers, judiciaires et extrajudiciaires pour les mener à bien. Le Parti ainsi que les institutions de l'État furent impliqués, cependant que Staline mettait en oeuvre les impressionnants instruments de contrôle créés par la révolution bolchevique pour châtier ses opposants réels ou imaginaires. En conséquence du régime stalinien, des millions d'innocents furent déplacés, affamés ou fusillés.