Elle a été la première à avoir présenté une
thèse de doctorat sur la littérature négro-africaine.
Avant elle, Senghor avait publié son
anthologie, préfacée par Sartre, sous le titre
Orphée noir. Cette thèse, soutenue à
l'Université Libre de Bruxelles, était intitulée :
Les écrivains noirs de langue française. Ces
écrivains noirs, ce sont ceux d'Afrique, ceux
de l'exil, ceux qui n'ont pas choisi de partir et qui se sont
retrouvés là-bas, aux Amériques... Quand on demande au
professeur Kesteloot pourquoi elle s'est intéressée aux écrivains
africains et à la littérature orale de ce continent, elle n'a pas
d'autre réponse que le silence de l'évidence. En effet, elle y a
grandi dans ce Congo, alors belge, parmi les Africains
qu'étonnamment, elle n'a commencé à découvrir véritablement
qu'à son retour dans sa Belgique natale. Comment ? Certains
écrivaient donc si bien ? Disaient des choses si sensées ?
Revendiquaient l'égalité, l'indépendance ? Criaient leur
souffrance du contact entre Noirs et Blancs ? Pansaient par
l'écriture les blessures de la colonisation ? C'était dans les
années 50. Cette thèse lui donna l'occasion d'en rencontrer
quelques-uns de ces Africains écrivains devenus célèbres. Dans
cet ouvrage, elle confie au
psychologue Ari Gounongbé (auteur
de La toile de soi et de Dans la
tempête du Joola) son intime
perception de Léopold Sédar
Senghor, d'Aimé Césaire, de Frantz
Fanon, de Cheikh Anta Diop et
d'Amadou Hampaté Ba.