Dans tous les pays du monde, l'agriculture doit d'abord nourrir les hommes. Cette mission universelle ne fait pas obstacle à une grande diversité dans le choix des productions, les techniques utilisées, la dimension des unités de production et les rapports entre les hommes qui travaillent ou possèdent la terre.
Cette diversité résulte pour une grande part des vieissitudes de l'histoire. Car les chemins parcourus furent profondément différents. Le passé a donc profondément marqué l'activité agricole et les hommes qui la pratiquaient, parfois avec bonheur, le plus souvent dans la douleur.
La diversité de l'agriculture pèse aussi sévèrement sur l'avenir de cette profession, parfois jusqu'à en menacer l'existence même. Car la division du monde entre pays riches et pauvres se double d'une compétition entre un petit nombre d'agriculteurs performants et une énorme masse paysanne toujours traditionnelle.
André Neveu montre que cette compétition, loin de s'atténuer, ne fait que s'aggraver ces dernières années avec, pour les petits paysans, toutes les conséquences que l'on peut imaginer retard technique persistant, très faible productivité du travail, misère dans les campagnes et enfin exode rural aux effets dévastateurs.