
Depuis l'époque romantique on a parlé des «terreurs de
l'an mille» et des croyances en la fin du monde. Quelques historiens
évoquent encore l'atmosphère d'angoisse dans laquelle vivait
alors la chrétienté et d'autres disent que l'an mille marque un tournant,
une «mutation», dans l'histoire de l'Occident. Ce livre veut
montrer au contraire que la fin du Xe siècle et le début du suivant
correspondent à une période de stabilité et de prospérité. En relisant
les textes, on voit que grande est l'activité économique, que les
routes terrestres et maritimes sont fréquentées par les marchands,
des pèlerins, des lettrés en quête de nouveaux savoirs. En admirant
les miniatures des manuscrits de Germanie, d'Espagne, d'Angleterre,
mais aussi les ivoires et les pièces d'orfèvrerie, on constate l'essor
artistique. En l'an mille, deux hommes éminents dirigent l'Europe :
un jeune empereur, Otton III, et un pape, le plus grand savant de
son temps, Gerbert-Sylvestre II. Empereur et pape s'entendent, fait
exceptionnel au Moyen Âge, pour faire de Rome leur capitale et
également pour accueillir dans la chrétienté les nouvelles églises de
Pologne et de Hongrie. Il faut définitivement écarter les «terreurs
de l'an mille» pour laisser place à ses grandeurs.
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.