Ce livre est consacré aux témoignages matériels des relations entre Grecs et barbares jusque vers 480 av. J.-C. Il est inévitable que, pour une période aussi ancienne, les vestiges matériels constituent les témoignages les plus riches d’information, et une partie de notre premier chapitre sera consacrée à un examen de la valeur des sources, matérielles et autres. Les entreprises outre-mer incluent à la fois celles qui furent menées dans le but avoué de fonder des colonies et celles qui furent purement commerciales, avec ou sans établissement de bases fixes. Nous rechercherons donc les témoignages matériels de la présence des Grecs en terre étrangère, leurs relations avec les populations indigènes et les effets réciproques de ces relations. Au cours des voyages, des Grecs en Orient et en Égypte, le rôle des barbares fut le plus important, car c’est le contact avec les vieilles civilisations de Mésopotamie et de la vallée du Nil qui provoqua l’étincelle qui enflamma la nouvelle Grèce et alluma le feu dont se nourrit encore la civilisation occidentale moderne. Pour rendre justice autant que possible à ce fait, on a jugé nécessaire de consacrer une partie de cet ouvrage à l’étude des influences du Proche-Orient et de l’Égypte aussi bien sur les Grecs métropolitains que sur ceux d’outre-mer. C’est la seule façon de faire un tour complet du problème. Cependant nous nous occuperons ici seulement des vestiges matériels et le lecteur devra aller chercher ailleurs une étude sur ce que doivent la littérature, la religion et la pensée grecques à l’Orient et à l’Egypte.